La quête d’Ewilan, tome 2 : Les frontières de glace de Pierre Bottero
Éditions Rageot (Poche), 2006, 228 pages
Deuxième tome de la trilogie « La quête d’Ewilan » écrit par Pierre Bottero et publié initialement en 2003.
Camille ou Ewilan, tel qu’on l’appel en Gwendalavir, accompagné par son fidèle ami Salim poursuit sa quête afin de sauver le royaume avec ses pouvoirs de dessinatrice. Son premier objectif est de retrouver et libérer les Sentinelles qui ont été figés par les Ts’liches. Pour ce faire, ils sont accompagnés de leurs nouveaux amis rencontrés dans ce monde étrange. Une route de plusieurs semaines qui leur fait traverser des paysages majestueux et féeriques. Ce périple à travers le pays ne sera pas de tout repos, il sera rempli de dangers et de combats. Ils devront confronter des goules, des Raïs, des ogres et des mercenaires du Chaos, mais ils découvriront aussi un peuple allié, les Faëls. Ces combats vont forcément resserrer les liens qui unissent les membres de cette petite troupe hétéroclite. Au cours du voyage Salim se lira d’amitié avec Ellena, une marchombre aux pouvoirs fascinants, tandis qu’Ewilan apprendra à mieux utiliser son Don. Mais, seront-ils assez fort et en nombre suffisant pour survivre à tous les combats et réussir à libérer les Sentinelles ?
Un deuxième tome plus dynamique que le premier. Dans cet opus l’action se déroule exclusivement en Gwendalavir, ce qui permet de découvrir en détaille ce monde imaginaire. L’action est beaucoup plus présente ce qui rend le texte très dynamique. Il faut garder en tête lors de la lecture que ce roman est catégorisé « jeunesse », donc il va sans dire que pour un lecteur adulte l’ensemble est très prévisible. Cependant, le style d’écriture de Bottero rachète le tout. Il utilise un style très simple et fluide et il ajoute une belle touche d’humour avec la relation de Salim et Bjorn. L’auteur a su créer un monde magique et merveilleux avec de belles descriptions et des créatures toutes plus incroyables les unes que les autres. Dans ce tome, certains personnages gagnent en profondeur, surtout celui de Camille. Elle devient plus mature dû aux événements qu’ils doivent affronter mais elle garde néanmoins son tempérament sanguin. Contrairement au premier tome, le personnage d’Ellana est beaucoup plus présent, au grand plaisir du lecteur. Tous les personnages de la petite troupe sont très attachants et sympathique et on les voit évoluer et tisser les liens entre eux. Pierre Bottero nous emmène dans son monde, avec ses personnages et c’est magique. Bien qu’il y ait quelques imperfections dans la construction de cette histoire, ce deuxième tome est une incursion magistrale dans l’imaginaire de Bottero. Une lecture que je conseille à tous les adolescents mais aussi aux adultes qui sont féru de fantastique et de mondes imaginaires.
La note : 4 étoiles
Lecture terminée le 20 septembre 2017
La littérature dans ce roman:
- « Le bureau du supérieur d’Ondiane se trouvait dans la tour ouest et trois de ses fenêtres s’ouvraient sur la vallée. La pièce était de belle taille, les murs couverts de rayonnages de livres et un imposant bureau sombre en occupait le centre. » Page 12
- « Enjôleuse d’Hulm : Plante Carnivore aux larges feuilles vernissées. L’enjôleuse émet un chant qui attire irrésistiblement les insectes, lui permettant ainsi de les capturer avec ses vrilles préhensiles.
Encyclopédie du Savoir et du Pouvoir » Page 22 - « — Je vais vous raconter une histoire, reprit maître Carboist. Un simple conte sorti de mon imagination. Un pays, un Empire à vrai dire, était menacé par de redoutables adversaires. Les seules personnes qui auraient pu le sauver, appelons-les les Gardiennes, étaient retenues prisonnières dans un endroit inconnu. Tout espoir semblait perdu lorsqu’une jeune fille apparut. Elle avait les mêmes yeux violets que sa mère et, comme elle, un immense pouvoir. Le maître d’armes de l’Empereur, aidé par un vieil ami au caractère plein de piquant, projeta de conduire la jeune fille jusqu’aux Gardiennes pour les délivrer et, avec elles, combattre et vaincre les méchants, appelons-les les Ts’liches… » Pages 27 et 28
- « — Vous nous faites marcher, pas vrai ? questionna Salim d’un air dubitatif. Les ogres n’existent que dans les contes ! » Page 36
- « — Espèce de mollusque décérébré, cracha-t-elle. Tu n’as rien trouvé de plus bête que de jouer à Spiderman et manquer te casser le cou ? » Page 92
- « — Et Edwin ?
— Laissons-le mariner un peu dans son jus. Ça ne doit pas lui arriver souvent. En attendant, nous avons la possibilité de nous retrouver et de découvrir une ville de conte de fées. Ça ne te plaît pas ? » Pages 124 et 125 - « — J’ai de sérieuses raisons de croire qu’il nous faut connaître l’identité de ce Gardien, poursuivit l’analyste sans tenir compte de l’interruption.
— Mais pourquoi donc, bon sang ? s’exclama Bjorn.
— Pour l’affronter avec des chances raisonnables de succès. Des histoires, des légendes font référence à lui. Il faut que je me les procure et que je les étudie. Seule la bibliothèque du palais m’offre cette possibilité.
Salim se demanda si maître Duom avait encore toute sa tête pour perdre trois jours à lire des contes de fées, mais comme personne ne se manifestait, il préféra pour une fois se taire. » Page 138 - « Tant qu’ils le purent, Camille et Salim se retournèrent pour dévorer Al-Jeit des yeux. La capitale s’était gravée de manière indélébile dans leurs mémoires, mais ils ne pouvaient s’empêcher de la contempler, encore et encore.
— Regarde où tu vas, bonhomme ! bougonna maître Duom.
L’analyste, complètement remis, avait emporté une dizaine de gros livres qu’il compulsait avec l’efficacité qu’octroie une longue habitude. C’étaient de lourds grimoires reliés de cuir, aux pages jaunies, couvertes d’une écriture cunéiforme incompréhensible. Des ouvrages qui n’auraient pas dépareillé la bibliothèque d’un magicien ou d’un thaumaturge. Maître Duom, suite à un cahot plus marqué que les autres, venait de refermer celui qu’il parcourait et foudroyait Salim du regard. » Page 151 - « — Un fil d’Hulm ! s’était extasiée Ellana. On ne s’est pas moqué de toi, il ne doit pas en exister plus de cinq au monde.
La jeune marchombre lui avait expliqué que la corde était censée être l’œuvre de Merwyn en personne. On la mentionnait dans de multiples histoires et elle était dotée de nombreux pouvoirs. L’un des plus intéressants, outre sa quasi-indestructibilité, était sa faculté de prendre la longueur souhaitée par son propriétaire. Salim s’était promis de l’essayer dès que possible » Page 153 - « Le matin du cinquième jour, maître Duom surprit ses compagnons en rejetant d’un geste brusque le livre qu’il consultait.
— C’est incompréhensible ! jura-t-il. Si le quart de la moitié de ce que raconte ce bouquin est à peu près exact, l’entité qui garde les Figés est grosse comme une montagne, tout en étant légère comme un oiseau. Elle est d’eau, vit de feu, habite l’air et parle à la terre. Je suis incapable de découvrir la moindre logique là-dedans, je crains qu’il nous faille improviser lorsque nous rencontrerons le Gardien !
— Peu importe, le rassura Camille. Si ce que vous avez lu est faux, tant mieux. Si c’est vrai, nous aurons la chance de rencontrer un pareil phénomène. » Page 172 - « L’âme des marchombres réside tout entière dans leur poésie… qu’ils sont les seuls à réellement comprendre.
Maître Carboist, Mémoires du septième cercle » Page 188 - « — Moi, quand j’aurai un cheval, lui annonça Salim, je l’appellerai Jambon-Beurre. Camille s’arrêta et le dévisagea, gentiment moqueuse.
— Je t’ai connu plus poète…
Le garçon s’empourpra au souvenir de sa déclaration d’amour, avant de bredouiller une vague et incompréhensible explication, qui tira un sourire attendri à Camille. » Page 193 - « Ewilan, lorsqu’elle a dessiné le sabre d’Edwin, a eu la bonne idée de le lui placer entre les mains et non de le ficher dans un rocher jusqu’à la garde. C’est peut-être moins romantique, mais sacrément plus pratique !
Auteur inconnu » Page 215